Activités pédagogiques

Une romancière « impatiente » à Joliot Curie

Par admin joliot-curie, publié le vendredi 18 novembre 2022 08:40 - Mis à jour le vendredi 18 novembre 2022 08:40
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Le 20 septembre 2022, les classes de seconde MTNE 2 (métiers de la transition numérique et électricité) et de première SN (systèmes numériques) ont eu le grand privilège, à l’initiative de Françoise Rousselet (assistante sociale scolaire au lycée Joliot Curie), de rencontrer Djaili Amadou Amal, lauréate du prix Goncourt des lycéens 2020 pour son roman «  Les impatientes ».

Cette autrice d’origine camerounaise et de confession musulmane a évoqué les thèmes de ce troisième roman, fortement marqué par son engagement contre les violences faites aux femmes dans le Sahel : le mariage forcé et précoce, le viol conjugal et la polygamie, qu’elle combat avec sa plume mais également sur le terrain, par le biais de son association « Femmes du Sahel » (https://femmesdusahel.org/) ou lors de conférences internationales (elle est notamment ambassadrice de l’UNICEF).

Ce roman polyphonique évoque les destins croisés de trois femmes livrées aux mécanismes cruels de ces pratiques encore extrêmement courantes (voire « banales ») au nord-Cameroun et dans tout le Sahel. Bien que fictionnel, ce récit puise sa véracité dans l’expérience vécue par l’autrice elle-même ainsi que dans le témoignage de nombreuses femmes, Djaïli Amadou Amal effectuant toujours un travail de recherche documentaire important avant d’entrer « en écriture ».

Faire entendre « la voix des sans voix » permet à Djaïli Amadou Amal de prouver que la littérature est en prise directe avec le réel et permet de sauver des femmes du calvaire qui leur est imposé avec ce mot d’ordre et sans appel : « Munyal » (« Patience »).

Les élèves qui ont accepté de partager leurs réflexions à l’issue de cette rencontre vous livrent leurs témoignages :

« J’ai beaucoup apprécié la rencontre avec l’autrice, Djaili Amadou Amal. Cet échange m’a permis de découvrir une autre culture, une autre religion. »

RIEU Baptiste, 1SN2

« Grâce aux détails racontés par l’écrivaine, nous découvrons l’enfer des mariages forcés, des viols qui sont inspirés de faits réels et de son histoire. Cette rencontre a été très enrichissante »

COLLARO Yann, 1SN2

« Nous avons eu une intervention culturelle très intéressante qui nous a tous, je pense, ouvert les yeux et l’esprit sur ce qu’il se passe dans le monde. »

Un élève de 1SN2

« J’ai été choqué d’apprendre toutes les violences subies par ces femmes, surtout quand Djaîli Amadou Amal a évoqué une pratique courante pour « forcer » le mariage : le viol en public. »

Lilian LICCIARDI (2 MTNE)

« Djaïli Amadou Amal a été mariée de force à 17 ans et a réussi à fuguer au bout de 5 ans. Aujourd’hui, c’est une femme libre, mais pour la punir, son mari avait kidnappé ses enfants.  C’est vraiment triste et malheureux ! »

Un élève de 2 MTNE

«  C’était intéressant de pouvoir comprendre ce qu’elle a vécu, de le partager avec nous .»

Un élève de 2 MTNE

« Je ne savais pas que de telles pratiques existaient toujours, à notre époque ! Je me rends compte qu’il y a des personnes qui vivent des choses horribles… Les gens ne se rendent pas compte... »

Un élève de 2 MTNE

«  J’ai été étonné d’apprendre qu’à partir d’un certain âge, les frères et sœurs ne puissent plus se voir, et que les femmes d’un époux vivent toutes ensemble dans la concession. »

Un élève de 2 MTNE

« Elle écrit pour vivre. »

Un élève de 2 MTNE

« Djaïli Amadou Amal a écrit « Les impatientes » à un moment difficile de sa vie, ayant été elle-même confrontée au mariage forcé. Elle nous a expliqué que l’écriture de ce livre a été pour elle une sorte d’échappatoire. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une autobiographie. »

Alicia LUPO, 2 MTNE 

« La rencontre avec Djaïli Amadou Amal a été très intéressante. Je pense qu’on peut parler de survie, car elle nous a avoué qu’écrire a été sa bouée de sauvetage, car elle a vécu les situations qu’elle décrit. Elle nous a aussi confié certaines pratiques effectuées sur les jeunes filles afin d’éviter qu’elles n’attirent l’attention des hommes, comme l’aplatissement des seins. Je trouve important de parler de ces coutumes peu connues du public. J’ai beaucoup appris de cette rencontre et suis heureuse d’avoir eu la chance d’y assister. »